Saturday, June 10, 2006

Modèle Mental

Quel modèle mental pour un geste complexe ?

Par Franck Cengizalp-Paris avril 2005

Résumé

Lors d’une pratique sportive ou d’une discipline corporelle, l’enseignant comme le pratiquant est amené à faire des gestes complexes. L’objectif est de montrer aux apprenants les fondamentaux de la technique, par un geste visuel.
La problématique que je me propose d’exposer consiste à chercher à comprendre ces mécanismes qui permettent à la fois à l’enseignant d’exécuter les gestes et aux apprenants de les comprendre par visualisation.
Dans cette analyse, il convient de noter que mon approche sera fondée sur les travaux d’Antoine de la Garanderie sur les Gestes Mentaux et, par extension, sur les travaux d’Hermann concernant les préferences cérébrales.

PARTIE I
Modèle mental des images et son lien avec la pratique sportive

D’une manière générale dans la pratique corporelle, et en particulier dans le IAIDO , les gestes exécutés sont basées sur des techniques codifiées néanmoins avec comme objectif une réalisation face à «des vrais partenaires ».
Ce qui veut dire en d’autres termes qu’il faut visualiser l’ennemi. Ce travail de visualisation mentale et de simulations répétitives a pour finalité de mettre le pratiquant en situation réelle.

Définissons pour aller plus loin le concept «image mentale » il s’agit pour un pratiquant de se représenter une image de lui-même en pleine réalisation de son action, et son geste. En fait, il s’agit de simuler virtuellement une réalité possible- comme une action se réalisant dans l’instant.

Antoine de la Garanderie explique comment les nageurs ou les golfeurs miment les actions qu’ils doivent réaliser avant l’action et en imprègnent le corps (ou le programmer avec des ancrages).

Cette pratique, bien entendu, n’est pas exclusivement utilisée dans le domaine sportif, mais aussi dans toute forme d’exécution corporelle, comme la danse ou une opération du GIGN ou encore un saut en parachute en chute libre.


Si nous prenons notre pratique de IAIDO ; comme apprenant, je serai d’abord spectateur de ce qui se passe (j’observe l’enseignant), ensuite devenir l’acteur de ce qui se passe (j’exécute moi-même).
Le fait de devenir l’acteur de sa propre simulation, c’est se mettre en posture de réaliser parfaitement le geste, c’est la démarche de tout «winner » ou champion et ce, par implication dans son propre résultat.

AdlG explique également que la compréhension, mémorisation et restitution n’est pas simplement une image mentale et visualisation mais elle implique aussi l’ouïe et l’odorat, kinesthésie qui évoque les éléments constitutifs de l’action. Pour lui, les activités corporelles portent sur le «comment faire ».

Et, plus loin dans son analyse il explique que «. C’est avant de voir, avant d’entendre, qu’il faut mentalement se donner le moyen de se représenter ce que l’on va voir ou entendre. »

Il est aussi important de noter qu’entre l’image mentale et l’action physique il n’y a pas forcement une corrélation évidente. Car la visualisation est activité interne qui peut se réaliser sans stimulus externes.


L’imagination a un rôle inaliénable.
Le sujet impliqué dans l’apprentissage d’un geste «corporel » en passant par le geste mental doit suivre «une procédure ».

1-Regarder ou écouter avec le «projet » de revoir ou de redire dans sa tête ce qu’il a perçu visuellement ou auditivement.

2-Revoir, redire, (tel quel ou à sa façon),

3-Jouer mentalement la réalisation, en imaginant qu’on est en train de faire les gestes,




PARTIE II
La notion de «projet» comme élément moteur de réalisation du résultat.

Lorsque l’on discute avec les « Champions » on constate que la réussite est conditionnée par l’existence ou non d’un projet. Ici , le projet est défini comme une procédure qui permet d’atteindre un objectif que l’on se fixe. Et chaque projet est vécu à chaque instant comme une réalité mentale.

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