Friday, April 13, 2007

DOGEN


Dôgen Zenji, fondateur de l’école du zen Sôtô ainsi que du Daihonzan Eiheiji, est né le 2 janvier 1200, pendant l’ère Kamakura, l’année suivant la mort de Minamoto Yoritomo. On dit que son père était Koga Michichika, ministre du gouvernement et sa mère Ishi, la fille de Fujiwara Motofusa. On suppose que le jeune Dôgen Zenji a vécu sans manquer de rien. Pourtant, à l’âge de 13 ans, il a fait l’ascension du Mont Hiei, rasa sa tête l’année suivante et devint moine. On dit qu’il choisit de devenir moine à l’âge de huit ans, lorsqu’à la mort de sa mère il ressentit l’impermanence de ce monde.

Dôgen Zenji voyait que le Mont Hiei était en pleine décadence à cause de ses relations avec le pouvoir. Les moines manifestaient une grande avidité de pouvoir et de richesse.

Déçu, Dôgen Zenji quitta le Mont Hiei et se mit à marcher en quête du vrai Dharma (l’enseignement authentique du bouddhisme). L’esprit confus et agité, il visita de nombreux temples dans différents districts. Dans le Shobogenzo Zuimonki, il dit : « Je n’ai pas été en mesure de rencontrer un maître authentique, ni aucun ami véritable sur la Voie ; par conséquent je me suis mis à avoir des pensées confuses et mauvaises. Mais quand j’ai étudié l’enseignement des moines éminents du passé, j’ai réalisé que ces pensées étaient méprisables. J’ai donc changé mon esprit et j’ai compris que je devais suivre celui de mes éminents prédécesseurs, les grands maîtres de Chine et d’Inde, plutôt que celui des moines japonais. »

Fidèle à sa parole, il prit le bateau pour la Chine à l’âge de 24 ans à la recherche de la Voie authentique du Bouddha. Malheureusement, il ne rencontra en Chine aucun maître capable de combler ses attentes. Mais au moment où il se résignait à rentrer au Japon, il rencontra Nyojo Zenji sur le Mont Tendo, où avait lieu une pratique authentique concentrée sur zazen.

« J’ai pratiqué zazen jour et nuit. Lorsqu’il faisait très chaud ou très froid, de nombreux moines s’arrêtaient de méditer par peur de tomber malade. Je me suis dit alors : « Je ne suis pas malade et si je ne pratique pas, à quoi aura servi mon voyage en Chine ? Mourir de maladie à cause de la pratique ne serait pas en désaccord avec mon vœu originel » et j’ai donc continué à méditer » (Shobogenzo Zuimonki). Dôgen Zenji était à ce point dévoué au zazen. Nombreux étaient les moines japonais qui rapportaient de Chine des montagnes de sutras bouddhiques en souvenir, mais Dôgen Zenji revint les mains vides.

Il rapporta seulement l’enseignement de shikantaza (seulement s’asseoir) qu’il avait maîtrisé.

Pour encourager le plus de personnes possible à pratiquer zazen, il écrivit le Fukanzazengi (Les règles universelles pour la pratique du zazen), dans lequel il expose avec précision la signification et la pratique de zazen.

Il écrivit également le Bendowa (Discours sur la pratique authentique de la Voie), sous la forme de questions-réponses, dans lequel il enseigne que la pratique de zazen est l’authentique Voie du Bouddha. Dans son travail si essentiel du Shobogenzo (Trésor de l’œil du Dharma véritable), qui s’étend sur plus de 90 chapitres, Dôgen Zenji exprime minutieusement l’esprit d’Éveil.

En 1243, invité par son sympathisant Hatano Yoshishige, Dôgen Zenji quitta Kyôto pour les montagnes de Echizen. On dit que ce déménagement était dû aux fortes pressions exercées par les prêtres du Mont Hiei, mais il est également vrai qu’il quitta Kyôto afin de suivre le conseil de Nyojo Zenji de « Vivre au fin fond des montagnes ou dans des vallées reculées, et protéger l’enseignement des Bouddhas et des patriarches. »

En 1244, le monastère fondé par Hatano Yoshishige fut enfin terminé. D’abord appelé Daibutsuji, on changea par la suite son nom en Eiheiji. Aujourd’hui on l’appelle Daihonzan Eiheiji.

C’est là que Dôgen Zenji continua à pratiquer de façon stricte, tout en s’occupant de ses disciples. En 1253, il tomba malade et mourut à l’âge de 53 ans.

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